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R.P. Boris Bobrinskoy

Bref Apercu de la Querelle des Images


3. Le VIle concile œcuménique (787) et le rétablissement des saintes images (780-813)

Irène était entièrement dévouée à la cause des images sacrées. Mais malgré la lenteur et toutes les mesures de circonspection dont le gouvernement s'était entouré, le premier essai de réunir un concile à Ste Sophie de Constantinople se solda par un échec dû à l'insurrection de troupes fidèles à l'iconoclasme «traditionnel». Ce n'est qu'en automne 787 que le VIIs Concile œcumenique put se réunir à Nicée, dans la ville même οù s'était tenu le Premier Concile œcumenique sous Constantin le Grand. Sous la présidence du nouveau patriarche Τaraise, de nombreux évêques et moines venus de toute la chrétienté prirent part aux sessions du Concile. Celui-ci rétablit le culte des images et en proclama le dogme.

Dès la seconde session, les Pères du concile se déclarérent en faveur du culte des images, soulignant toutefois avec force la distinction fondamentale entre le «culte relatif» par lequel sont vénerées les images sacrées et l'adoration au sens propre qui convient à Dieu seul.

La quatrième session fut destinée à retablir nοn seulement le culte des images mais aussi la légitimité de l'intercession des saints et de la Mère de Dieu: «Nous saluons les paroles du Seigneur, des apôtres, des prophètes, qui nous apprennent à honorer et à magnifier en premier lieu celle qui est en vérité la Mère de Dieu, supérieure à toutes les puissances célestes, puis ces puissances célestes elles-mêmes, les apôtres, les martyrs, les docteurs, tous les saints personnages, à leur demander leur intercession, capables qu'ils sont de nous rendre Dieu favorable si toutefois nous gardons les commandements et vivons de manière vertueuse» (19).

Voici enfin les principaux passages du décret dogmatique sur le culte des images tel qu'il fut promulgué par les Pères du Concile: «Ainsi done, marchant sur la voie royale et suivant l'enseignement divinement inspiré de nos saints Pères et la Tradition de l'Eglise catholique... Nous décidons en toute exactitude et après examen complet que, de même que la sainte et vivifiante croix, les saintes et précieuses icones peintes avec des couleurs, faites avec de petites pierres ou avec toute autre matière correspondant à ce but, doivent être placées dans les saintes églises de Dieu, sur les vases et les vêtements sacrés, sur les murs et les planches, dans les maisons et sur les routes, que ce soient les icones de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ, οu de notre souveraine sans tache, la Sainte Mère de Dieu, οu des saints anges et des hommes saints et vénérables. Car, chaque fois qu'on voit leur représentation par l'image, chaque fois on est incité en les contemplant à se rappeler les prototypes, οn acquiert plus d'amour pour eux et οn est davantage incité à leur rendre hommage en les baisant et en témoignant sa vénération, nοn la vraie adoration qui, selon notre foi, convient à la seule nature divine, mais de la même façon que nous rendons hommage à l'image de la précieuse et vivifiante croix, au Saint Evangile et à d'autres objets sacrés auxquels οn rend hommage par l'encensement et les cierges selon la pieuse coutume des anciens. Car l'honneur rendu à l'image va à son prototype, et celui qui vénère l'icone, venère la personne qui est représentée...»(20).

Si, au plus fort de la persécution contre le culte des icones, l'Orthodoxie avait trouvé en la personne des pontifes romains des partisans courageux et déterminés des images, très paradoxalement, il n'en fut plus de même lors du triomphe de l'orthodoxie a Byzance.

Les actes du Concile de Nicée parvinrent en Occident dans une traduction si grossière et inexacte (en particulier vénération des icones fut traduit par adoration), qu'ils provoquèrent la violente réaction et même l'hostilité de la part de Charlemagne et de ses théologiens francs. Malgré toutes ses exhortations, c'est finalement le pape Hadrien 1er qui dut céder devant l'obstination de Charlemagne. Le Concile de Francfort en 794 voulut se poser en arbitre entre le concile iconoclaste de 754 et le Septième Concile œcumenique, aussi prescrivit-il de ne pas détruire les icones, mais pourtant de ne pas les vénérer. Le rôle des images fut limité à une pédagogie d'enseignement et d'édification morale, dénuée de tout fondement sotériologique: «Ni l'un ni l'autre concile ne mérite assurément le titre de Septième: attachés à la doctrine orthodoxe qui veut que les images ne servent qu'à l'ornementation des églises et à la mémoire des actions passées... nous ne voulons pas plus prohiber les images avec l'un des conciles que les adorer avec l'autre et nous rejetons les écrits de ce concile ridicule» (21).

Εn 825, le Concile de Paris entérina les décisions du Concile de Francfort et l'οn peut dire que l'Occident a pratiquement ignoré (du moins jusqu'a une epoque recente) la théologie orthadoxe de l'icone, fondée sur le mystère de l'Incarnation et le dogme christologique.





NOTES

19. Mansi, t. XII, col. 1.086 Β.

20. Ibid. cοl. 377-380, trad. franη. de Ouspensky, οp. cit. pp. 157-159.

21. Hefele-Leclerc οp. cit. p. 1068.

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